les tournants Rovigo - Alger,
96 rue Rovigo.
par Jean-Michel Dellyes.
sur site le 23/09/2002

 
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-------Voici une photo de ma classe de maternelle. J'étais alors (avant d'entrer à Dordor) à l'école Sainte-Croix, près de l'église (ex-mosquée avant la conquête) du même nom. Cette école et cette église (où j'ai fait ma communion en 1958 le lendemain du ... je vous hais compris ..), se situaient en bordure de la Casbah, tout à fait au sommet des tournants Rovigo, près de la caserne d'Orléans, en face du musée Franchey D'Esperey, au milieu des eucalyptus
. ------- Pour m'y rendre de là où j'habitais (96 rue Rovigo), je devais monter une rampe très raide (rampe des Zouaves me semble-t-il) qui démarrait du bas du boulevard de la Victoire (là où il y avait un bidonville ). Cette rampe que l'on appelait rampe des Ânes donnait sur la rue Rovigo du côté gauche quand on montait, et des ânes qui portaient deux paniers de cordes remplis d'ordures récoltées dans la casbah grimpaient cette rampe pour aller déverser ces ordures dans un vide-ordures sous lequel un camion de ramassage traditionnel attendait d'être plein. Cette rampe débouchait en haut en face de la caserne d'Orléans, à coté d'un terrain de sport (les Tagarins??ndlr : stade Mingasson, peut-être)) près d'une porte de rempart contre lequel était adossée l'église Sainte-Croix.
-------J'habitais dans un grand bâtiment blanc haut de 10 ou 11 étages étage (je crois), l'arrêt du trolley un peu plus bas, s'appelait "Cité Bisch"

(ticket de TMS. En, à gauche : cité Bisch.
ticket de TMS. En, à gauche : cité Bisch.

je crois et ça se prononçait biche) juste au niveau d'un café-restaurant qui s'appelait "la tonnelle". Sous l'immeuble il y avait un marchand de vins (M. Pons), une pharmacie, et une épicerie mozabite de M. Bouzbana, juste en face il y avait une école Rovigo je crois. Il y avait un peu plus bas une boucherie qui fut chevaline puis normale, un coiffeur, un magasin de réparation de télévision et radio (Amriou), plus loin encore la boulangerie Bérenguer qui faisait angle avec une rue dont j'ai oublié le nom.

-------Je suis né le 11 juillet 1947 à Alger à la clinique Solal. Mes parents habitaient alors rue Lapérine, je crois que c'est du coté du haut de la rue Michelet vers la rue Hoche. je n'ai pas de souvenir précis car j'ai habité rue Rovigo en 1949 à l'age de deux ans.

-------Je suis allé à l'école Dordor du premier octobre 1953 (classe de CP) jusqu'au mois de juin 1958 (CM2) avant de fréquenter le lycée Bugeauden octobre 1958 jusqu'en avril 1962 date à laquelle je suis rentré en France comme beaucoup d'autres.

 

-------J'ai toujours fait les trajets de mon habitation à l'école Dordor à pied et cela quatre fois par jour accompagné soit par ma mère soit par une voisine dont les enfants étaient aussi à l'école Dordor. C'est pour dire si je connais les tournants Rovigo sur le bout des doigts bien que pas loin de 50 ans se sont écoulés depuis. Le tournant du marchand de beignets qui les emballaient dans une feuille ou un bout de feuille de "L'écho d'Alger", le garage Kodja, e square Montpensier, les escaliers de la Lyre, etc...

-------J'ai eu pour instituteur Messieurs Meunier, Obéric et Coves et d'autres dont j'ai oublié le nom. Je me rappelle d'un certain Monsieur Daumas que je n'ai jamais eu pour instituteur sauf à deux ou trois reprises pour dépanner un instituteur absent. Ce fameux M. Daumas avait la réputation de faire quelquefois la sieste et pour être tranquille pendant une heure ou deux il donnait un devoir à faire en classe et réglait la sonnerie d'un gros réveil de l'époque qu'il posait sur son bureau. Je ne sais pas si cette histoire est vraie en tout cas je ne l'ai pas vécue, mais quoiqu'il en soit elle circulait avec insistance dans l'établissement.

-------Je me souviens aussi de la rue Dupuch en allant vers la rue Rovigo, sous l'école Dordor il y avait une charcuterie (Briesach ??) qui vendait des soubressades (cuites dans une pâte comme les cokas) et des cocas à s'en faire des ventrées. Ca sentait bon quand on passait devant la porte à midi et ça donnait de l'appétit. Un peu plus loin je me souviens également d'un marchand de bananes qui vendait aussi des poules et des lapins vivants (il allait les tuer derrière quand on avait choisi sa bête !!) mais surtout des bananes car ça sentait la banane de très loin. Ce magasin était situé rue de Cadix
dans un virage à droite en descendant.

-------Voici quelques souvenirs du quartier que la visite de ton site, découvert par hasard, a réveillé en moi. C'est avec plaisir que j'ai redécouvert grâce à ce site, un jardin secret enfoui en moi, dont je ne pouvais parler qu'avec mes parents et mon frère qui ont partagé cette tranche de vie. Merci à toi d'avoir eu cette excellente idée.

-------A bientôt si d'autres souvenirs ou irrésistible envie d'en parler me reprend.

Jean-Michel